La France n'est pas les Etats-Unis !
Nous en avons plus qu' assez des injonctions "morales" ou "éthiques" qui méconnaissent notre culture et parfois notre droit et qui participent à la perte de repères identitaires et au sentiment de non reconnaissance.
La dernière en date concerne une formation électronique obligatoire dénommée "Ethics & Integrity Overview Training" annoncée ainsi par Jim Cocito en juillet 2010 : "As part of our commitment to being a socially responsible company that maintains the highest standards of integrity, Alcatel-Lucent has launched an Ethics and Integrity training course, which all employees are required to take."
Quel pince-sans-rire ce Jim ! Visiblement nous n'avons pas la même notion d' entreprise socialement responsable. Pour la CFE-CGC une entreprise socialement responsable c'est d'abords une entreprise qui préserve l'emploi et qui respecte ses salariés et notamment la diversité de leur culture.
Mais revenons en à cette formation sur l"éthique". Le slide n° 72 indique que « tous les
salariés sont incités à signaler toute infraction observée OU SUPPOSEE à la loi ou aux directives de l’entreprise… ». Nous nous appelons cela un encouragement pur et simple à
la délation de nos collègues. De plus la notion d' "infraction supposée" est une porte ouverte à toutes les interprétations et à toutes les dérives.
Pour cette formation, comme pour toutes celles du même acabit liées au "code de bonne conduite", la CFE-CGC
s'en tient à la position définie en commun par les organisations
syndicales françaises d'ALU en septembre 2009 : dans tous les cas, le salarié n’a rien à valider, mais doit connaître le contenu de la formation.
La CFE-CGC comprend parfaitement que certains salariés français refusent de valider une formation, qui encourage de telles pratiques.
Pour faire céder les récalcitrants, la direction n'hésite pas à mettre la hiérarchie à contribution. Et si cela ne
suffit pas, les intéressés reçoivent un mail menaçant d' un DG rattaché directement à Ben Verwaayen.
La CFE-CGC demande à la direction de faire cesser immédiatement ces intimidations ridicules, qui ne font qu'aggraver une
ambiance de travail déjà suffisamment détestable.